NOUS N’AVONS JAMAIS SU
Nous n’avons jamais su vraiment ce que tu pensais sur plein de choses pourtant essentielles.
Tu ne parlais jamais de Dieu, mais tu allais à l’église de temps en temps
pour dire adieu à tes amis quand ils mouraient,
pour partager la joie de ceux qui se mariaient,
pour accueillir les enfants de la famille ou des amis quand on les baptisait
et pour les entourer plus tard quand ils faisaient leur première communion.
Aujourd’hui, nous tes proches nous te disons adieu,
nous espérons que silencieusement tu as rejoint ceux que tu aimais,
ceux dont tu avais partagé le travail, les soucis,
ceux que tu avais aidés ou qui t’avaient rendu service.
Demain, nous aussi nous partirons sans avoir terminé notre travail,
nous laisserons sans doute des choses à faire,
nous abandonnerons nos travaux entrepris que d’autres, à notre place, poursuivront.
Mais ce jour-là nous espérons te retrouver, nous viendrons,
silencieusement, nous asseoir auprès de toi dans la maison de Dieu.
C’EST BIEN NATUREL
Quand on pense à ton grand âge c’est bien naturel que tu sois partie.
Nous nous y attendions ; il y avait si longtemps que tu souffrais que tu t’affaiblissais
et que tu nous disais mon heure approche.
Pourtant nous souffrons car ceux qu’on aime n’ont pas d’âge.
On les aime, c’est tout.
Tu retrouves maintenant ceux que tu as aimés.
Certains sont partis déjà depuis bien longtemps.
Nous ne les connaissions pas mais tu nous en parlais maintenant tu les vois.
Pour toi, le Christ, la Vierge Marie et tous les saints vont accourir
ils te prennent par la main pour te mener au Père.
C’EST QUI, GRAND-MÈRE ?
Grand-Mère, dans le dictionnaire, c’est la mère de notre père ou de notre mère.
Mais ce ne sont là que des mots !
C’est qui en fait Grand-Mère?
Grand-Mère, c’est comme amour, celui que l’on donne avec liberté, générosité, sincérité.
Grand-Mère, c’est comme réconfort, quelle force, quel courage de redonner le moral,
la confiance à ceux qui l’ont perdue quand on est âgée comme toi !
Grand-Mère, c’est comme bonté, partager, regarder,
se préoccuper de son prochain comme tu savais si bien le faire !…
Grand-Mère, c’est comme gâteau, ces après-midi passés ensemble,
goûters, jeux, chansons, enfance, joie…
Grand-Mère, c’est comme foi, la tienne est si grande,
si simple et si pure que cela nous donnait envie de l’accaparer !
Grand-Mère, c’est comme prière, ce temps passé, ces tonnes de mots prononcés,
cette énergie déployée, cette volonté !.. formidable !..
Grand-Mère, c’est comme famille, le trait d’union,
le lien, le centre parce que l’on se sentait bien auprès de toi, ensemble.
Grand-Mère, c’est comme souffrance,
celle qui t’accompagnait tous les jours et que tu offrais, sans te plaindre, toujours !
Aujourd’hui, Grand-Mère, c’est comme une douleur…
Tu n’es plus là… Mais si !.. Mais non !.. C’est pas possible !.. J’te vois encore…
Il y a quelque chose qui m’échappe : c’est le vide, le regret.
Nous sommes tristes… Mais non, il faut se réjouir :
Tu es Là-Haut, avec Lui, avec Eux, avec Nous… Tu es heureuse.
Grand-Mère, c’est comme Bonheur, enfin !…
Merci, Grand-Mère !
Une petite fille
IL RESTERA DE TOI
Il restera de toi ce que tu as donné au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi, de ton jardin secret, une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.
Ce que tu as donné en d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie un jour la trouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert entre tes bras ouverts un matin de soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu que tu as attendu plus loin que tes réveils.
Ce que tu as offert en d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie un jour la trouvera il restera de toi une larme tombée
un sourire germé sur les yeux de ton cœur.
Il restera de toi ce que tu as semé que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce qui as semé en d’autres germera.
Celui qui perd sa vie un jour la trouvera.
LA NUIT N’EST JAMAIS COMPLÈTE
La nuit n’est jamais complète Il y a toujours, au bout du chagrin une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille, désir à combler, faim à satisfaire un cœur généreux.
Une main tendue, une main ouverte. Des yeux attentifs. Une vie – la vie à partager.
Paul Eduard
LES BRAS DE DIEU
Un jour, un homme arriva au paradis et demanda à Dieu s’il pouvait revoir toute sa vie,
aussi bien dans les joies que dans les moments difficiles.
Dieu lui fit voir toute sa vie comme si elle se trouvait projetée le long d’une plage de sable et que lui,
l’homme, se promenait le long de cette plage.
L’homme vit que tout au long du chemin il y avait quatre empreintes de pas dans le sable,
les siennes et celles de Dieu.
Mais dans les moments difficiles, il n’y avait plus que deux empreinte…
Très surpris et même peiné, l’homme dit à Dieu :
« Je vois que c’est justement dans les moments difficile que tu m’as laissé seul… »
« Mais non, lui répondit Dieu ; dans ces moments difficiles,
il y a seulement les traces de mes pas à moi, parce qu’alors, je te portai dans mes bras. »
UN AMOUR M’ATTEND
Ce qui se passera de l’autre côté quand tout pour moi aura basculé dans l’éternité…
Je ne le sais pas !
Je crois, je crois seulement qu’un grand amour m’attend.
Je sais pourtant qu’il me faudra faire, pauvre et sans poids, le bilan de moi.
Mais ne pensez pas que je désespère !
Je crois, je crois tellement qu’un amour m’attend.
Si j’ai peur… et pourquoi pas ?
Rappelez-moi souvent, simplement, qu’un amour, un grand amour m’attend.
L’AMOUR NE DISPARAÎT JAMAIS
L’amour ne disparaît jamais, la mort n’est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l’un pour l’autre nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas un ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi.
Prie pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été,
sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vie…
Je t’attends, je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien.
JE CONTINUERAI À CROIRE
« Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.
Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.
Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.
Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes.
Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.
Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.
J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter…
Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés. »
Abbé Pierre
LA VIE
La vie est une chance, saisis-laLa vie est beauté, admire-la
La vie est béatitude, savoure-la
La vie est un rêve, fais-en une réalité
La vie est un défi, fais-lui face
La vie est un devoir, accomplis-le
La vie est un jeu, joue-le
La vie est précieuse, prends-en soin
La vie est richesse, conserve la
La vie est amour, jouis-en
La vie est mystère, perce-le
La vie est promesse, remplis-la
La vie est tristesse, surmonte-la
La vie est hymne, chante-le
La vie est une aventure, ose-la
La vie est un combat, accepte le
La vie est bonheur, mérite-le
La vie est la vie, défends-la.
LA MORT, PASSAGE D’UNE RIVE À L’AUTRE
Une des plus saisissantes images de la mort m’a toujours semblé être celle-ci :
Un bateau s’en va, il quitte notre rive.
Pour nous qui sommes sur cette rive, nous voyons les passagers du bateau qui nous quittent,
et cela nous rend triste.
Mais pour ceux de l’autre rive, quelle joie ! Car ils les voient arriver.
Et pour ceux qui sont partis, après la tristesse des adieux à ceux qu’ils aiment et qui les aiment,
quel bonheur de découvrir enfin ces horizons infinis…
Horizons infiniment plus beaux que ceux qu’ils ont laissés ici, sur notre rive.
Et voilà qu’en pensant au bonheur qui les attend, nous oublions notre peine,
et nous nous réjouissons de les savoir bientôt plus heureux qu’ici.
Notre rive, à nous qui pleurons, c’est la terre.
L’autre rive où ils parviennent, c’est le ciel.
C’est ça la mort.
Il n’y a pas de morts, mais des vivants sur les deux rives.
DES TRACES SUR LE SABLE
J’ai rêvé que je cheminais sur le sable en compagnie du Seigneur et que,
dans la toile de ma vie se réfléchissaient tous les jours de ma vie.
J’ai regardé en arrière, et j’ai vu qu’a ce jour où passait le film de ma vie surgissaient les traces
sur le sable : l’une était mienne, l’autre celle du Seigneur,
Ainsi nous continuons à marcher jusqu’à ce que tous mes jours fussent achevés.
Alors, je me suis arrêté, j’ai regardé en arrière.
J’ai trouvé alors qu’en certains endroits il y avait seulement une empreinte de pied….
Et ces lieux coïncidaient justement avec les jours les plus difficiles de ma vie,
les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur, et de plus grandes douleurs….
J’ai donc interrogé : Seigneur, tu as dis que tu étais avec moi tous les jours de ma vie,
et j’ai accepté de vivre avec toi, mais pourquoi m’as-tu laissé seul, dans les pires moments de ma vie ?
Et le Seigneur me répondit :
Mon fils, je t’aime, j’ai dit que je serai avec toi durant la promenade,
et que je ne te laisserais pas une seule minute.
Je ne t’ai pas abandonné.
Les jours où tu as vu à peine une trace sur le sable furent les jours où je t’ai porté…
Adémas De Borros
LES SAISONS
Quand le printemps est là, les oiseaux, les fleurs, les arbres viennent à la fête,
pour notre plus grande joie.
Puis arrive l’été, et le bleu de la mer nous fait rêver, le jaune des blés et le bleu du ciel se confondent.
Le ballet des feuilles multicolores poussées par le vent annonce l’automne et tous nos tourments.
Dans son grand manteau blanc, vient ensuite l’hiver qui va tout nous cacher
jusqu’au prochain printemps.
AU MOMENT OÙ TU T’EN VAS
Au moment où tu t’en vas, nous avons comme un vide aux yeux et au cœur,
mais en même temps une immense reconnaissance, une immense gratitude, pour ce qu’a été ta vie.
Elle a plus que croisé la nôtre, elle l’a éclairée, elle y a apporté au fil des jours l’humour, le bonheur,
parfois le silence, le frôlement du mystère, elle y a apporté le rire et la joie.
Ta vie était tissée avec la nôtre, et toi, c’est un peu nous.
C’est drôle, plus profond que la tristesse, c’est un bonheur de penser à toi et recueillir comme
on recueille le miel cette respiration des jours que tu as éclairés pour nous.
Ce qui fut demeure.
On ne peut rayer d’un trait de plume ce que l’on a ainsi tissé.
Tu es parti, mais c’est mystérieux, ce sentiment que nous ressentons, de demeurer pourtant
étrangement proches.
Aujourd’hui, il y a des jours de silence, des jours vides ou comme privés de soleil, mais aussi tous ces
jours où nous avons le sentiment que le ciel est ouvert et que – mais comment le dire ?
Tu le rends si proche, un peu compagnon de marche, compagnon de nous.
Alors nous poursuivons notre marche, et en pensant à toi, nous pensons autrement à Dieu, à toi Notre
Père, qui es aux cieux.
Elle est grande ta bonté !
Apprends-nous à marcher en ta présence, chercheurs discrets et confiants, tenaces aussi, de ta
présence.
Tu es béni, toi Notre Père.
Celui, celle, ceux qui nous ont, précédés, nous les confions à ton amour et à ta lumineuse présence.
Veille aussi sur nous.
Amen !
Jacques Nieuviarts
QUE MON DÉPART NE SOIT PAS UNE SOUFFRANCE
Je désirerais – et cela très ardemment –
que mon départ ne soit pas pour ceux que j’aime une souffrance.
Je voudrais qu’il ne fût pas pour eux une cause de regrets, de lamentations, de larmes.
J’aimerais que ma femme et mes enfants pensent à moi comme à quelqu’un qui les a beaucoup,
tendrement aimés, et qui les aime encore et est simplement parti un peu avant eux pour le pays de
vie, de lumière, de paix et d’amour où il les attend !
Que leur vie terrestre continue tranquillement, paisiblement, jusqu’au jour où, pour eux aussi,
la porte s’ouvrira.
Je voudrais qu’ils acceptent ma mort comme une chose très simple, très naturelle.
JE SERAI TOUJOURS
Même si venait à disparaître mon corps, moi, je serais encore.
Je serais pareil à la flamme qui brûle dans le brasier ou dans l’étincelle, pareil à l’éclat d’un regard.
Je serais pareil au sentiment, qui traverse le temps et la matière,
pareil à l’odeur parfumée qui sort des bois, ou à une voix sortant de la gorge.
Je serais aussi dans le cri ou dans le vent, dans l’appel ou dans le sourire.
Je serais dans la vibration ou dans le battement, dans le chuchotement ou dans la caresse.
Je serais loin et près, comme le soleil et la lune, les étoiles ou le ciel.
Je serais comme une couleur lumineuse ou comme une pensée qui fuit.
Je serais pareil à l’oiseau qui vole, ou à l’étoile filante qui parcourt les années-lumière.
Je serais comme un geste, ou comme un mouvement de la terre,
comme le passage de l’aigle ou le sillon laissé par les bateaux.
Même si mon corps devenait poussière, je serais encore en prière.
Comme une flamme qui brûle, dans le feu et dans le cœur, oui,
je serais dans une poignée de mains, ou dans une étreinte,
Je serais pareil à une fumée après la mort du feu.
Je serais moi, sans vêtement ni corps, et Dieu, je l’adorerais encore.
Ayadi el ‘Hadi
LE TRAIN DE MA VIE
À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.
Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.
Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage…
Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train.
Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie.
Beaucoup démissionneront (même éventuellement l’amour de notre vie),
et laisseront un vide plus ou moins grand.
D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoir et d’adieux.
Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur
de nous-mêmes.
On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons.
Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser
que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage.
Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.
Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous.
Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager
dans mon train. »
Jean D’Ormesson
ILS SAVENT L’INNOCENCE PREMIÈRE
On croit que les enfants ne savent rien, dit Dieu, et que les parents,
et que les grandes personnes savent quelque chose.
Or, je vous le dit, c’est le contraire (c’est toujours le contraire).
Ce sont les parents, ce sont les grandes personnes qui ne savent rien.
Et ce sont les enfants qui savent tout.
Car ils sont l’innocence première qui est tout.
(…) Heureux celui qui resterait comme un enfants.
Et qui comme un enfants, garderait cette innocence première.
Charles Péguy